En 1918, le douanier scrute la ligne d'horizon pour apercevoir la fumée se dégageant des navires qui arrivaient sur le port.
Larbi Belbachir

Parmi les livres dont on attend la parution, au cours de cette année 2020, figure « Les douanes aux frontières du numérique » de Larbi Belbachir. Fruit d’une expérience de près de 40 ans, cet ouvrage laisse entrevoir les possibles solutions à une difficile équation : celle de concilier l’impératif de fluidité d’une frontière avec l’exigence de régulation des échanges qui deviennent, au fil du temps, extraordinairement plus croissants. Une réalité complexe qui exige une adaptation pour relever ce défi numérique.

 

Mais afin de pouvoir mieux appréhender cette réalité, une petite remontée dans le temps s'impose : En 1918, le douanier scrute la ligne d’horizon pour apercevoir la fumée se dégageant des navires qui arrivaient sur le port. Il avait, dès lors, plusieurs jours pour contrôler les déchargements et vérifier les déclarations. Et l’importateur avait quasiment tout un trimestre pour s’acquitter des droits et enlever sa marchandise.

 

En 2019, un siècle après, dans un monde globalisé, les mouvements trans-frontaliers de personnes, de biens et de capitaux sont devenus exponentiels. Cela a modifié l’échelle du temps pour le douanier qui, aujourd’hui, ne peut plus désormais opérer de la même manière. Avec des milliers de positions tarifaires et des millions de tonnes de marchandises qui déferlent par voie maritime, terrestre et aérienne, il dispose de quelques minutes pour agir, la plupart du temps derrière un écran. Les manières de réfléchir et d’agir s’en trouvent alors totalement bouleversées pour ajouter à l’expertise humaine, la puissance technologique.

 

Biographie de l'auteur

Larbi Belbachir a exercé près de quarante ans au sein des douanes marocaines. Major en 1973 de la promotion internationale de l’Ecole nationale des douanes françaises de Neuilly, il poursuivit des études supérieures en droit, en parallèle à un cycle supérieur de gestion à l’ISCAE. Nommé successivement directeur régional du Centre, puis de l’Oriental,  après avoir dirigé plusieurs unités d’intervention opérationnelles, il achèvera sa carrière en tant que conseiller du directeur général de cette même administration. Actuellement enseignant vacataire à l'Ecole Nationale d'Administration (ENA), son expérience dans les domaines du renseignement douanier, de la lutte contre la fraude et le trafic illicite des stupéfiants font de lui un des experts en la matière.