Le terme «métal précieux» est employé pour désigner les éléments chimiques métalliques rares, non radioactifs et de très grande valeur économique.
Lingots d'or

Le terme «métal précieux» est employé pour désigner les éléments chimiques métalliques rares, non radioactifs et de très grande valeur économique. Moins réactifs que les autres métaux, ces éléments ont plus d’éclat, sont plus mous et plus malléables. Les plus populaires d’entre eux sont l’or, l’argent et le platine connus tous les trois pour leurs usages industriels, mais également pour leur utilisation dans l’art, la joaillerie et la monnaie. Outre ces trois noms, il faut citer également le rhodium et le palladium, appartenant à la catégorie des «métaux du groupe du platine».

 

L’or                                                                                                                                                                                                           Selon un rapport de la Banque mondiale, datant d’avril 2019 et portant sur les perspectives du marché des matières premières, le prix de l’once troy d’or (toz) était en hausse constante au cours du premier trimestre de l’année. Il augmenté de 6,1% par rapport au dernier trimestre 2018 (1 304 $/toz contre 1 229 $/toz). Le prix a été supporté par une forte demande des banques centrales des marchés émergents, en particulier la Chine, l'Inde, la Russie et la Turquie, qui ont accru leurs avoirs en or afin de diversifier leurs bases d’actifs. Cela a compensé la faible demande industrielle et la baisse continue de l’utilisation de l'or dans les applications dentaires en raison de la préférence pour des alliages de porcelaine moins chers. 

Pour 2019, la Banque mondiale prévoit une légère hausse de 3,2% par rapport à 2018 où le prix de l’or affichait une moyenne de 1269 $/toz. Selon les mêmes prévisions, le prix moyen de l’or devrait tourner autour des 1350 $/toz durant les trois prochaines années. Le trio de tête des plus grands producteurs d’or en Afrique a été chamboulé en 2018. L'Afrique du Sud a perdu son leadership au profit du Ghana, alors que le Soudan fait aussi mieux que les années précédentes.

Le Ghana a ravi la place de premier producteur d’or du continent à l’Afrique du Sud en 2018. Le pays a produit, selon la Banque mondiale 158 tonnes d’or, en hausse de 15,32% par rapport à la production de 2017 (137 tonnes). L’entrée en production en 2017 des mines Wassa et Prestea de Golden Star Resources a probablement été le principal moteur de cette croissance. La plus grande mine du pays demeure toutefois Tarkwa, propriété du Sud-Africain Gold Fields. Ce dernier opère également sur la mine Damang, où il prévoit de prolonger à 2024 la durée de l’exploitation. On retrouve aussi dans le pays, AngloGold Ashanti, active sur la mine Obuasi, Golden Star Resources ou encore Asante Gold et Perseus Mining.

Le Soudan a produit, selon les données de la Banque mondiale, 127 tonnes d’or en 2018, en hausse de 18,7% par rapport à l’année précédente. Le Soudan qui avait déjà devancé le Mali en 2016, en devenant le 3ème producteur d’or d’Afrique, passe désormais devant l’Afrique du Sud. Le secteur aurifère soudanais est dominé par l’exploitation artisanale, qui représentait en 2015, 85% de la production. Les gisements d’or se répartissent dans trois régions, en l’occurrence le Nord Soudan, précisément Wadi Halfa et Atbara, le long des montagnes de la Mer rouge notamment les zones d’Ariab et d’Abu Sari ainsi que dans l’Etat du Nil bleu. Quand on observe l’évolution de la production depuis 2009, on peut sans hésiter dire que l’or soudanais a encore de très beaux jours devant lui.

Entre épuisements des réserves aurifères, et crise minière, l’Afrique du Sud a dégringolé dans le classement des plus grands producteurs d’or du continent. Longtemps leader incontesté, le pays n’a produit en 2018 que 119 tonnes d’or selon la Banque mondiale (contre 137 tonnes en 2017). Sa performance décroit chaque année depuis 2013, alors que son secteur minier fait face à de nombreux défis. Le pays est ainsi très loin des 522 t de production d’or atteinte en 1995. En Afrique du Sud, on retrouve de grandes mines d’or et le pays est l’hôte de plusieurs grandes compagnies minières. Parmi les plus grands gisements, citons la mine TauTona, reconnue comme étant la mine la plus profonde au monde avec 3,9 km de profondeur, et exploitée par AngloGold Ashanti. Il y a également les mines Driefontein, Kloof, appartenant au géant aurifère Sibanye Gold qui a procédé en 2012 à une scission avec Gold Fields.

 

L’argent

Entre janvier et mars 2019, le prix de l’once troy d’argent a également augmenté de 6,9% par rapport au trimestre précédent (15,6 $/toz contre 14,6 $/toz). Cette hausse serait principalement due à une forte demande d’investissement en provenance d’Inde, ainsi que des secteurs de la bijouterie et de fabrication d’orfèvrerie.

Toutefois, la demande industrielle d'argent, qui représente plus de la moitié de la demande totale, demeure faible. Entre autres facteurs négatifs, l'utilisation de l'argent dans l'énergie photovoltaïque devrait diminuer, car c'est l'un des composants les plus chers. Selon la Banque mondiale, le prix de l’argent ne devrait pas subir de grands changements durant les prochaines années. Il devrait tourner autour des 15,7 $/toz jusqu’en 2021.

Le Maroc est sans doute le leader africain de la production d’argent. Selon les données de la Banque mondiale, la production marocaine s’élevait à 231 tonnes en 2018, contre 239 tonnes en 2017. Le pays se classe 15e mondial dans la production du métal. Parmi les plus grands gisements du pays, citons la mine Zgounder gérée par la compagnie Maya Gold & Silver. Cette dernière a conclu en 2012 un accord pour réhabiliter cet ancien site minier et a repris la production en août 2014. Hormis Zgounder, il y a également la mine Imiter, propriété du Groupe Managem qui la gère via la Société Métallurgique d’Imiter.

 

Le platine

Les prix du platine sont restés inchangés au premier trimestre de 2019 après avoir fortement baissé au cours des trois premiers trimestres de 2018. Le métal s’est négocié à une moyenne de 823 $/toz. En glissement annuel, le prix du platine a baissé de 15,76%. La demande des secteurs de la bijouterie et automobile, qui représentent chacun environ les deux cinquièmes de la demande de platine, continue d'afficher une tendance à la baisse. Le platine, largement utilisé dans les convertisseurs catalytiques des véhicules à moteur diesel, a perdu la faveur en Europe en raison de la baisse de la part de marché des véhicules diesel. Le prix de l’once troy de platine devrait baisser cette année, passant de 880 $ à 840 $. Cependant, il devrait être de nouveau à la hausse à partir de 2020 pour atteindre 925 $ en 2022, selon la Banque mondiale.

L’Afrique du Sud héberge 80% des réserves de platine restantes sur terre selon le site Planetoscope.com. Le pays contribuerait avec la Russie pour 90% de la production mondiale. Selon les données de la Banque mondiale, l’Afrique du Sud a produit en 2017, 132,3 tonnes de platine (en légère baisse par rapport aux 133,2 tonnes de 2016), la Russie (2e) étant loin derrière avec 22 tonnes. Alors que la nation arc-en-ciel vit depuis des années une crise minière, le secteur du platine est l’un des rares à sortir la tête de l’eau. L’Afrique du Sud est l’hôte du plus grand producteur de platine au monde, Anglo American Platinum qui opère sur les mines Amandelbult ou Mogalakwena. D’autres sociétés détiennent également de grands projets de platine dans le pays, en l’occurrence Sibanye Gold, Northam Platinum ainsi qu’Impala Platinum.

Derrière l’Afrique du Sud et la Russie, on retrouve le Zimbabwe qui a produit 14,6 tonnes en 2017 et 15 tonnes en 2016. Le pays est ainsi le deuxième producteur du métal en Afrique. La plus grande entreprise de platine du pays est Zimplats, détenue par Impala Platinum, et qui opère sur la mine Ngezi. Outre Ngezi, il faut également citer le projet Darwendale. Selon certaines sources, le Zimbabwe héberge la deuxième plus grande réserve de platine au monde, après l’Afrique du Sud et devant la Russie. Pour tirer plein profit de cette richesse le pays devra revoir sa politique minière qui a fait fuir bon nombre d’investisseurs.

Source : Agence Ecofin                                                                                                        https://www.agenceecofin.com/hebdop2/0805-65947-metaux-precieux-les-leaders-et-leurs-perspectives-en-afrique