La diversification de l’économie africaine ne peut continuer à stagner comme c’est le cas depuis des décennies. Elle ne peut rester un slogan, ou pour le dire plus élégamment, un objectif un peu lointain qui sonne juste aux oreilles des bailleurs de fonds, les mêmes qui subventionnent leurs exportations...
Le plus dur reste donc à faire : lever les obstacles en répondant aux résistances des pays enclavés qui voient d’un mauvais œil la baisse certaine de leurs revenus douaniers, accompagner de sanctions les cas de non-respect de l’accord ; encadrer la libéralisation du commerce des services ; réguler la concurrence et protéger les consommateurs africains ; préserver les acquis tout comme les accords préférentiels qui ont été négociés au niveau national ou régional et qui ont donné de bons résultats, pour ne citer que quelques-unes des étapes à franchir pour mettre en œuvre progressivement un tel accord.
En outre, substituer les importations du continent africain aux importations en provenance d’Europe, de Dubaï ou de Chine implique une vraie fluidité des échanges et des infrastructures routières, aériennes et portuaires. Les états africains enclavés ou les îles du Pacifique ne le savent que trop bien. La Chine a d’ailleurs très bien compris l’importance de telles infrastructures et investi massivement et rapidement en Afrique via sa stratégie régionale « Une ceinture, une route ».
Enfin, en dépit des différences notoires entre les deux continents, il serait profitable aux entreprises et aux entrepreneurs pourvoyeurs d’emplois et de croissance qu’ils puissent tirer les leçons des erreurs commises de l’autre côté de la Méditerranée et de leurs conséquences lors de certaines des étapes de la mise en place du marché unique. Partant de là, et s’ils considèrent le développement durable et inclusif comme leur priorité, il reviendra bien sûr aux gouvernements d’organiser une redistribution équitable des gains de cette croissance.