D'après l'OCDE, la croissance de l'économie mondiale ne dépassera pas 2.9 % en 2019 et 3 % en 2020, soit les taux annuels les plus bas enregistrés depuis la crise financière ; alors que les risques de baisse ne cesseront d'augmenter.
Les perspectives de croissance de l'économie mondiale

L'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques)  se veut peu optimiste quant à l'avenir de l'économie mondiale. L'Institution fait le constat d'une dégradation des perspectives économiques, aussi bien pour les pays avancés que les pays émergents. Selon elle, "en l'absence de mesures énergiques des pouvoirs publicsla croissance mondiale pourrait rester bloquer à un niveau durablement bas".

C'est ainsi que l'exacerbation des conflits commerciaux remet de plus en plus en cause la confiance des investisseurs. La conséquence est l'accentuation de l'incertitude liée à l'action publique et l'aggravation des risques sur les marchés de capitaux. D'après l'OCDE, la croissance de l'économie mondiale ne dépassera pas 2.9 % en 2019 et 3 % en 2020, soit les taux annuels les plus bas enregistrés depuis la crise financière ; alors que les risques de baisse ne cesseront d'augmenter.

 

  © Tableau de projections des Perspectives économiques intermédiaires 2019

 

D'après ces Perspectives les conflits commerciaux constituent le principal facteur pesant sur la confiance, la croissance et la création d'emplois à l'échelle mondiale. De même que la persistance des restrictions commerciales et de l'incertitude politique pourraient avoir des effets négatifs supplémentaires. Le dynamisme de la demande de consommation a certes soutenu jusqu'ici la production du secteur des services, mais l'atonie persistante des secteurs manufacturiers et les tensions commerciales qui perdurent pourraient peser sur la croissance de l'emploi, les revenus des ménages et les dépenses.

Une forte incertitude prévaut toujours quant au calendrier et à la nature du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), en particulier au regard de l'éventualité d'une sortie sans accord, qui pourrait faire basculer l'économie britannique dans la récession en 2020 et entraîner des perturbations sectorielles en Europe. D'autres risques, notamment le ralentissement global de l'économie chinoise et la forte vulnérabilité des marchés de capitaux découlant de la conjonction problématique du ralentissement de la croissance, du niveau d'endettement élevé et de la dégradation de la qualité du crédit, pèsent également sur la croissance future.

 

Au regard de ses Perspectives, l'OCDE appelle les banques centrales à maintenir l'orientation accommodante de leur action dans les économies avancées, mais souligne que l'efficacité de la politique monétaire pourrait être renforcée dans nombre de ces économies si elle était davantage étayée par les politiques budgétaire et structurelles. D'après le rapport, les pouvoirs publics devraient recourir davantage à la politique budgétaire pour soutenir l'activité économique, en tirant partie du niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêt à long terme pour accroître l'investissement public en vue d'étayer la demande à court terme et la prospérité future. Des réformes structurelles plus ambitieuses s'imposent dans toutes les économies pour contribuer à compenser l'impact des chocs d'offre négatifs découlant de la montée des restrictions aux échanges et aux investissements internationaux, ainsi que rehausser les niveaux de vie et améliorer les perspectives à moyen terme.